Né en 1981, Geoffroy Ménabréa vit et travaille à Paris.

Après des études en philosophie de l’art, il s’initie à la pratique de la photographie
en collaborant avec plusieurs photographes de l’agence VU’, dont Pierre-Olivier Deschamps,
mais aussi Denis Darzacq, Frank Ferville et Claudine Doury.

A cette époque, Geoffroy Ménabréa est sélectionné par Philippe Garner pour publier un corpus sur le webzine L’œil de la Photographie :
on découvre dans la série Icônes Familières des images habillées d’un noir et blanc charbonneux,
interrogeant l’idée du sacré à travers le prisme du quotidien et de sa trivialité.

En 2010, sa rencontre avec Gérard Rondeau sera décisive, et influencera profondément son approche photographique
– notamment avec la série Hors Cadre, dans laquelle s’exerce le pouvoir d’évocation de l’image dans des lieux d’art en chantier.

A partir de 2013, Geoffroy Ménabréa obtient une carte blanche pour suivre l’édification de la Philharmonie de Paris,
qu’il perçoit comme une gigantesque caisse de résonnance apte à traduire toutes sortes de chimères visuelles,
suggérant ainsi que le fracas du chantier travaille au plaisir des oreilles…

Aujourd’hui, il poursuit son investigation sur le chantier du Palais Galliera,
saisissant l’opportunité de sa métamorphose pour en révéler une part d’intimité, et en raconter un tournant important de son histoire.

 

 


Photographie n.f. [φωτoς, photos : lumière, clarté & γραφειν, graphein : peindre, dessiner, écrire] Procédé au moyen duquel on fixe sur une plaque sensible, à l’aide de la lumière, l’image des corps placés devant l’objectif d’une chambre obscure. ◆ Fig. Epreuve charbonneuse et parfois triviale, faisant honneur à la luminance allusive au loin des couleurs trop illustratives, et agrémentée d’un flouté écumeux, dissolvant, bien assis au creux d’un clair-obscur passablement effervescent. ◆ Litt. Film témoin d’existence, figeant la fuite de l’homme vers des ailleurs fictifs, dont les personnages sont les fantômes familiers de la mystique du quotidien. Icône improbable issue des joutes amoureuses du vivant et de l’inerte ◆ Fam. Croquis noir profane, que sais-je, quantum de l’ombre rongé par le photon et par l’histoire ; peinture ancienne, instantanée, ou copie blanche du passé – qui, voyez-vous, se doit malgré tout de fuir toute énumération cinglante au revers des apparences. ◆ Absol. Effigie de l’ennui, tout à la fois portrait et nature morte par la magie d’une passivité créatrice, qui devient l’expression souveraine de la nuance d’un monde. Phototype idéal, absurde, peut-être premier témoin d’une réalité juste et éphémère. Tableau numérique, présent et universel, phraseur des corps pâles et autres phénomènes du temps. ◆ Extens. Brouillon sacré.

 

G.-M.